Gouvernance associative : un enjeu vital pour l'indépendance et la diversité des associations

La gouvernance d’une association ne se résume pas à des statuts ou à la composition d’un conseil d’administration. Elle est bien plus que cela : elle est la colonne vertébrale de toute organisation qui se veut collective, démocratique et engagée dans une mission d’intérêt général. La manière dont une association est dirigée, dont les décisions sont prises et dont les responsabilités sont partagées reflète ses valeurs et conditionne son impact.

Or, face aux transformations de la société et aux attentes grandissantes des citoyens, les associations doivent repenser leurs modes de gouvernance. Ce travail ne peut être dicté par l’État ou par des normes administratives rigides, sous peine d’uniformiser et d’affaiblir ce qui fait leur richesse : leur diversité et leur autonomie.

Une gouvernance à la hauteur des principes associatifs

Une association repose sur un principe fondamental : celui d’un engagement libre, volontaire et collectif autour d’une cause commune. Cela implique nécessairement une gouvernance qui favorise l’implication des membres, garantit la transparence et facilite l’intelligence collective.

Mais qu’observe-t-on aujourd’hui ? Trop souvent, les instances dirigeantes sont accaparées par un petit cercle de personnes sursollicitées, faute de renouvellement. Trop souvent, la prise de décision repose sur un modèle pyramidal inadapté aux réalités du terrain et aux nouvelles attentes des bénévoles et salariés. Pourtant, une association n’est pas une entreprise, et sa gouvernance ne peut être calquée sur des modèles purement gestionnaires ou technocratiques.

Quand la gouvernance est pensée comme un simple cadre réglementaire, elle devient un frein à l’engagement. Lorsqu’elle est vue comme un levier de mobilisation, elle devient au contraire un puissant moteur de transformation.

Une diversité d’organisations à préserver et faire évoluer

Le paysage associatif est d’une richesse incroyable : de la petite association de quartier à la grande fédération nationale, chaque structure a son histoire, ses valeurs et sa culture propre. Cette diversité est une force qu’il faut protéger face aux tendances uniformisantes.

Certaines associations fonctionnent sur un modèle participatif, où chaque membre peut contribuer aux décisions stratégiques. D’autres adoptent une gouvernance plus classique, avec un conseil d’administration et une assemblée générale aux rôles bien définis. D’autres encore expérimentent des formes plus horizontales, inspirées de la sociocratie ou de l’éducation populaire, afin de mieux répartir les responsabilités et éviter l’épuisement des dirigeants.

Cette capacité d’innovation est essentielle. Pourtant, elle est parfois freinée par des contraintes administratives, des réglementations excessives ou des attentes mal calibrées des financeurs. Les associations ne doivent pas être mises sous tutelle d’un modèle unique de gouvernance, au risque d’étouffer leur dynamisme.

Adapter les modes de gouvernance : un impératif qui vient de l’intérieur

Les évolutions du bénévolat, des formes d’engagement et des attentes des citoyens imposent aux associations d’adapter leurs pratiques internes. Cette transformation ne viendra pas d’en haut, elle doit être portée par les associations elles-mêmes.

Les chiffres de La France Bénévole 2024 montrent un fort désir de prise de responsabilités parmi les nouveaux bénévoles. Mais encore faut-il que les structures leur laissent une place ! Renouveler les instances dirigeantes, ouvrir des espaces de dialogue et mieux partager les responsabilités sont des défis majeurs.

BIBLIOGRAPHIE

  • Formation « Administrateur d’une association : quel est mon rôle ? » – Institut Européen de Développement Humain (IEDH)
  • La France Bénévole 2024 – Recherches & Solidarités
  • La gouvernance associative en pratique – Ministère de la Vie Associative
  • Associations et gouvernance : quel équilibre des pouvoirs demain ? – Fonda
  • Dossier sur la gouvernance associative – In Extenso ESS
  • La gouvernance des associations : enjeux et spécificités – Observatoire des associations ASAP
  • Les associations entre dynamiques démocratiques et dynamiques gestionnaires – Philippe Lyet, Presses de l’EHESP, 2015

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